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So Tippie-cal !
31 octobre 2009

La juste mesure

L''être trop ou pas assez... Là est toute la question Et, clairement, j'ai souvent du mal à trouver la juste mesure entre donner (trop) vite ma confiance ou me méfier de façon obsessionnelle et presque (ou franchement) ridicule.

Je m'en suis fait la reflexion justement en revenant de Hongrie. Etant, en moins de deux jours, passée d'un extrême à l'autre.
Le chauffeur de taxi, je le sentais bien et tout dans son attitude avait vite fait taire ma méfiance. Je discutais avec lui tranquillement. Je n'aurais pas non plus été au point de lui raconter ma vie, ni quelconque détails personnels que j'aurais pu regretter par la suite. Je le sentais bien, mais je ne suis pas non plus totalement inconsciente quand même ! Mais il est vrai que j'ai payé la somme qu'il me demandait sans trop tiquer. Enfin, ça m'a paru excessif mais je n'ai même pas eu le reflexe de négocier ce tarif. Je lui faisais bêtement confiance.

A côté de ça, quand un autre taxi m'a déposée mercredi soir, à près de minuit, dans une sorte d'hotel/pension du style de ceux dans lesquels on se rend pour un week-end familial: avec les cours de tennis, les terrasses, le petit restau, la piscine etc.; là, j'étais aux aguets.
Je ne saurais pas bien dire pourquoi, mais je me méfiais. J'étais alerte. Un peu inquiète même.
La pension est à l'écart de la ville. Précisément à la sortie de Budapest, d'ailleurs. A environ 5 minutes, en voiture, du Terminal 2. Un coin totalement paumée donc. Arrivée en pleine nuit, peu de lumières aux alentours. Le taxi me dépose à l'entrée du parking, dépote ma valisette et se tire vite fait. Je frissonne sur le parking et tente de repérer dans la pénombre, le petit chemin qui mène à la réception.
Il y a deux hommes d'une cinquantaine d'années, assis à une table vétuste, dans ce local de réception qui tient plus d'un salon (un peu minable) de maison. Un troisième homme, au guichet, me demande mon nom et prend de suite une clé. Il prend ma valise et propose de me conduire à ma chambre.
Nous descendons un long couloir et débouchons sur une porte donnant sur l'arrière du batiment. Nous traversons une pelouse, puis une route (?) en terre battue, après avoir dépassé une première lourde et haute barrière de fer délimitant le terrain avec le batiment de la réception. Nous entrons dans un autre terrain, aussi bordé par une énorme et lourde barrière que le type de l'hotel pousse d'un grand coup pour me laisser passer. Il pousse fort mais la barrière, qui pourtant semble parfaitement huilée, roule doucement sur ses gonds: c'est pas de la gnognotte cette feraille! Je ne peux m'empêcher de frissonner à nouveau.
Nous arrivons à la porte d'un autre batiment. Tout est plongé dans le noir, sauf l'entrée qui donne sur un salon et une kitchenette. Deux couloirs au bout desquels se trouvent plusieurs portes et un escalier menant à l'unique étage du batiment.
-"Voici la deux."
Il ouvre la porte de la chambre en grand, me demande si c'est à ma convenance, me remet la clé et s'en va, après m'avoir rappelé l'heure et l'endroit du petit-déjeuner.
Il reste ce drôle de sentiment qui m'obsède. Cette peur sourde, inexpliquée. C'est trop calme. Trop noir. Trop neuf. Trop éloigné de tout, trop proche de l'aéroport. Et trop abordable pour un tel endroit (39 euros la nuit!) Je n'arrive pas à me défaire de cette idée que... si ça se trouve, ils font du traffic d'humains! Si ça se trouve, ils pechent les jeunes filles comme ça, soit directement à l'aéroport ou celles qui voyagent seules comme moi: je te propose une place pas chère où crécher et hop, ni vu ni connu j't'embrouille! Je m'attends à tout moment à voir un ou deux types surgir d'une autre chambre et m'embarquer de force pour me prostituer. Je sais, c'est complètement fou cette idée mais vraiment, ça m'obsède. C'est le cadre, l'ambiance, le rapport qualité/prix qui ne colle pas, tout ça. Sans dec, je me fous la trouille! J'ai vite fermé la porte à double tour, laissant la clé en travers dans la serrure mais pas trop convaincue non plus... Si c'est un coup monté, j'imagine qu'il y a 20 autres moyens de rentrer dans ma chambre (au rez de chaussée) qu'en passant par cette porte. Je regarde sous le lit et n'ose même pas ouvrir les grandes armoires par peur de trouver quelqu'un caché là-dedans!
Finalement, c'est le sommeil qui l'emporte sur la peur, alors que j'éteins la lumière et enfoui mon visage dans mon t-shirt, pour me rassurer un peu.

Le lendemain, avant de fermer ma valisette pour prendre le petit-dej' et rejoindre l'aéroport, je suis soudain prise d'une autre inquiétude. J'ai laissé cette même valise toute la journée sous la garde d'un des types de l'entrepôt que je visitais. Il travaille dans un autre batiment et comme nous n'avions pas convenu, au matin, qu'il me ramènerait en ville en soirée, je suppose qu'il avait descendu ma valise à la réception... Ou n'importe qui aurait pu la subtiliser pendant un moment. Je pense aux mules. Vous savez, ces gens que l'on emploit de gré ou de force (qu'ils soient complices ou absolument pas au courant) pour faire passer de la drogue oude l'argent d'un pays à un autre; en cachant les paquets dans leur voiture ou bagages. Je prends peur. J'ai peur que l'on ait fait de moi une mûle, à mon insu. Je vide précipitament toute ma valise pour en inspecter chaque recoin et doublure avec attention ! Je ne sens rien de suspect mais pas encore à 100% concaincue qu'il n'y a vraiment rien dedans. Bon... On verra ça bien vite à l'aéroport. Alea jacta est!

Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, je ris de mes appréhensions inutiles et de mes drôles d'idées! Forcément, oui, c'est plus facile de le faire après coup, bien au chaud et en sécurité dans son chez-soi. La-bas, seule et dans ce lieu tout à fait étranger, c'était bien plus difficile de me raisonner. 

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Commentaires
D
D'accord avec Gothic, et je rajouterai que je prefere que ce soit toi qui raconte cette histoire, cela prouve que....Oufff!!!
L
Je crois que j'aurais réagi pareil ! Parfois justement parce que je ne suis pas peureuse, je me retrouve dans des endroits bizarres (pas à ce point là quand même) et j'ai peur une fois que j'y suis ! <br /> Quand à accorder sa confiance facilement, c'est une question de personne ! Pourquoi justement tel chauffeur de taxi avenant nous donne envie de parler, et tel autre nous fait froid dans le dos ! Il y nous bien sur, nos réactions, mais aussi l'autre en face !
M
Comment se fait-il que je n'ai jamais d'idées comme ça ? je n'ai jamais peur... est-ce que c'est parce que je suis malade ? inconscient ? gros ? J'aimerais bien me faire un petit roman d'horreur comme ça.
N
c'est super flippant, j'aurais jamais réussi à m'endormir, quel courage!
A
Rien qu'à lire ton récit, j'en ai les poils dressés de trouille (mais bon, je dois bien avouer que je suis pas très courageuse...).
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