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So Tippie-cal !
23 janvier 2010

Le lièvre de Vatanen

C'est le titre d'un des deux livres lu ces 10 derniers jours. Le premier, je n'en parlerai pas maintenant ou peut-être pas du tout, c'est selon, mais le second mérite bien que je vous en touche deux mots. Quoique, deux mots, ça risque d'être compliqué:

Extra-ordinaire? (Ca fait deux, ça, non?).
Etrange et étonnant?
Amusant et intéressant? 
Absurde et relaxant?
Logique et farfelu?
Philosophique et écologique?
Emouvant et délirant?
Humain et anti-humains? 
Fin et bourru? 

Un peu tout ça.

Voici la présentation de l'éditeur (Gallimard) en 4ème de couverture:
Vatanen est journaliste à Helsinki. Alors qu'il revient de la campagne, un dimanche soir de juin, avec un ami, ce dernier heurte un lièvre sur la route. Vatanen descend de voiture et s'enfonce dans les fourrés. Il récupère le lièvre blessé, lui fabrique une grossière attelle et s'enfonce délibérément dans la nature. Ce roman-culte dans les pays nordiques conte les multiples et extravagantes aventures de Vatanen remontant au fil des saisons vers le cercle polaire avec son lièvre fétiche en guise de sésame. Il invente un genre : le roman d'humour écologique.

C'est un peu comme un road movie mais en sortant des grands axes et des sentiers battus. Vatanen va vite faire connaissance avec ce lièvre qu'il a accidentellement blessé. La curiosité est mutuelle, la relation de confiance s'installe et hop ! Les voilà qui s'en vont faire un bout de chemin ensemble, comme si cela était parfaitement naturel (en tout cas, pour ces deux là) que de se promener sans aucun but précis (si ce n'est celui de ne pas rentrer chez soi, retrouver sa femme qu'on ne peut blairer, la mesquinerie des hommes, l'ennui de la grande ville, du boulot, de la routine), avec un lièvre blessé dans sa poche.
Les situations les plus absurdes s'enchainent, au fur et à mesure que Vatanen et son lièvre s'enfonce dans le Nord de la Finlande, pour redescendre tout au sud, remonter tout là-haut, partir jusqu'en Russie et finir de retour (de force) à Helsinki. La boucle est bouclée mais cette aventure épique a changé notre homme et n'importe quel lecteur qui se laisse un peu prendre et porter par l'histoire.

Voici quelques uns des commentaires trouvés sur Amazon, à propos du Lièvre de Vatanen:

Sous une écriture claire, concise, gaie, transpire une philosophie civique et écologique propre à l'auteur, qui peut ravir ou énerver, mais qui ne laisse pas indifférent à moins de ne pas se laisser aller au jeu que nous propose Paasilinna : suivre Vatanen, journaliste désabusé par sa vie privée et professionnelle, qui délaisse ses habitudes pour s'occuper d'un lièvre blessé qu'il trouve au détour d'un chemin. Il prendra ce lièvre dans les bras et avec lui commencera un long périple qui les mènera au nord du pays, contrée hostile et froide mais aussi loin du monde futile et mesquin des humains.

~ * ~

L'auteur aligne, telles des perles, une série d'histoires cocasses, émouvantes, délirantes, absurdes même, qui permettent de découvrir le monde de la nature et des campagnes finnoises, au fil des saisons. Pour paraphraser Japrisot, où s'arrêtera cette "course du lièvre à travers la Finlande"? Arto Paasilinna sait passionner son lecteur par un style rapide et direct, et par un propos d'une certaine modernité. Un livre à aimer...

~ * ~

Vatanen s'enfoncera toujours plus loin vers le nord, refusant de "revenir à la raison" malgré les injonctions de sa femme et de ses collègues et voguera au gré des rencontres et des événements à travers une vie désormais en marge du monde des hommes "civilisés". Mais, où qu'il se trouvera, il ne pourra s'affranchir complètement de la méchanceté et de la bêtise humaines, même s'il lui arrivera de rencontrer des gens qui, comme lui, aspirent à vivre en dehors du carcan de la société. Malheureusement pour Vatanen, les circonstances malchanceuses, l'administration, l'armée, les femmes de fonctionnaires, les adeptes de sacrifices d'animaux, les pasteurs luthériens, les voisins égoïstes et brutaux, l'Union soviétique et même les corbeaux et les ours, tous ceux-là, entre autres, feront en sorte de le pousser toujours plus loin sur le chemin du refus de l'ordre établi et de la subversion obligée.

S'il est un enseignement à tirer de ce livre, ce serait que bien que le monde moderne et grégaire nous pousse parfois à bout, nul être humain ne peut vivre totalement et indéfiniment loin de ses semblables. Vatanen se fera rattraper par cette "civilisation" qui finira par le mettre en prison, lieu pourtant administrativement jugé « trop malsain pour un animal sauvage » (le lièvre et non son compagnon humain). Ne pouvant supporter de vivre sans son ami aux grandes oreilles, l'ancien journaliste quittera cet univers auquel il ne se trouve pas adapté, ce qui fait que nos deux compères joueront aux passe-murailles et s'évaporeront aux yeux des bonnes gens. Métaphore finale pour dire, en guise de conclusion, qu'ils ont quitté le monde des vivants ? L'opinion est laissée au lecteur qui risque de sortir tout songeur de la lecture de ce livre attachant.

~ * ~

le parcours épique d'un journaliste à travers son pays. Vatanen, désabusé par sa femme, son boulot et la vie en général heurte par accident un lièvre sur le bord d'une route. Il va alors le recueillir puis le soigner. Commencera alors la plus folle des aventures pour les deux compagnons. Ensemble, ils parcoureront toute la Finlande, découvriront des paysages divers, feront la connaissance d'une galerie de personnages déjantés, chasseront l'ours, passeront par la case prison, découvriront l'amour d'une femme ... 
Voyage initiatique ou farce de cirque, cette épopée fait penser avec sourire aux déambulations d'un Mr Hulot dans le cinéma français des années 50. Tout n'est que dérision et légèreté pour le personnage principal qui ne se fâche jamais et accepte toujours avec philosophie les vicissitudes de son aventure. Mais derrière cette fable se cache un message destiné à prôner les bienfaits du contact avec la nature et à démontrer que l'humilité face aux événements rend stérile tous les tracas causés par nos modes de vie souvent bercés par la futilité.


Si vous passez par une librairie ou bibliothèque un de ses jours, je vous conseille de l'ajouter à votre panier.  

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Commentaires
N
Je m'attendais à quelque chose de "plus barrée", et comme je suis très cartésienne ;o) je n'étais pas sure d'accrocher, et enfin de compte c'était pas si mal, ça ne restera pas dans mon top 10, mais j'ai aimé
D
Lu et approuvé !
M
Marcher pour se retrouver... tu t'en doutes j'ai adoré ce livre que je relis de temps à autres.
G
Du même auteur, je viens de finir "la forêt des renards pendus" ( affreux titre ! ) et j'ai beaucoup aimé ...
L
Je n'ai pas lu celui là, mais j'ai beaucoup aimé son roman avec ours, le bestial serviteur du pasteur... (là je ne me souviens plus du nom du pasteur, oups). Ma maman disais le relire de temps en temps pour se remonter le moral.
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