Au creux de moi

Bien loin de l'euphorie et de l'impatience grandissante qui précèdent le départ, la rentrée c'est toujours difficile. Parce que pendant quelques jours tout est si beau et si bon. Le pur Bonheur est éphémère, on a beau le savoir, on nage dedans comme une petite grenouille, sur le dos, sur le ventre, cool et sans soucis... On oublie tout, on profite de chaque instant, on étire les minutes à l'infini, on croit le temps suspendu. On oublie tout  tant et si bien que quand la mare soudain se tarie, on se retrouve seule sur la berge un peu éberluée, dépitée. Et triste. Si triste. Où sont les eaux scintillantes et merveilleuses? Il n'en reste plus rien. Il n'en reste plus rien que tout se qu'on a gardé en nous de sensations, d'images, d'odeurs, d'émotions. Mais c'était trop bon et on a encore faim et soif de ce bonheur. On en voudrait encore, encore ! Trop vite, c'est fini. Désert. Assèchement. Alors, il y a le manque. Le manque qui vous prend à la gorge. Un grand vide. Et même plus. Ca vous déchire de l'intérieur. Comme un magnifique jouet retiré à un enfant. Comme un bébé séparé de sa maman. Comme si on vous broyait le coeur, lentement et longuement. Douloureux. Killing you softly... but not quite. Seule sur la berge. Devant ce vide. Avec ce manque. Soudain terrassée.
Ca va aller. Je le sais. Je sais aussi qu'il faut relativiser. C'est parce que je suis comme ça: je vis mes émotions intensément. A l'extrême. La joie comme la peine. Je vais repartir. Il me faut juste un peu de temps. Le côté positif reprend toujours le dessus.
Ca va prendre quelques jours. Tous ces merveilleux moments de bonheur pur, de joie intense, de delices et de douceurs auxquels il est, pour le moment, douloureux de repenser car tout est encore trop frais et le manque trop fort, tous finiront par se transformer en de beaux et lumineux souvenirs. Pour l'instant, je suis encore trop fragile et je ne veux rien partager. Tout garder pour moi, au creux de moi, me replier sur ces instants, pour qu'ils ne s'échappent pas, pour qu'ils me réchauffent le coeur. Je m'en nourris. Pour l'instant, je les regarde, je pleure dessus, je les berce, je les chéris, je les respire, je m'en imprègne. C'est un processus long, sublime et douloureux. Mais, bientôt, j'y puiserai énergie, joie et optimisme.
Ils seront ma force.

Comments

[gilsoub]

Pense à écouter ce que je t'avais envoyé, pour cela aussi c'est bon ;-)

[Tippie]

Merci à tous les trois.
Ca va aller. Juste besoin d'un peu de temps, pendant lequel le moral va faire les montagnes russes et puis, ça va se stabiliser. J'inspire, j'expire... Le coeur un peu lourd. Mais, ça va.

Des bises à vous.

[gilsoub]

Coup de blues? hé bé, hé bé...Allez je vais pas être original, tout pareil que juste au dessus, un gros bisou pour te donner du courage!

[Mlle Moi]

Mmh. Pareil qu'Ardalia, des bisoussses.

[Ardalia]

Ben ma poussinnette, alors? Allez, juste un gros bisou. Courage. :)