Le projet que l'on ne nomme pas dans un pays qui s'est trahi...
Pouquoi on ne le nomme pas? Parce que vous savez bien de quoi il s'agit (ou le verrez sur la vidéo) parce qu'il est si affreux que le nommer me brûle la langue, les doigts... Il faut regarder, pourtant. Il le faut. Pour savoir, pour voir. Pas pour comprendre. On ne peut pas comprendre. Moi, je ne peux pas comprendre, en tout cas. Mais il faut se rendre compte, il le FAUT.
Il y a l'Espagne. Il y a les paysages. Il y a un site à première vue désert et pourtant.... Un havre de paix pour la faune, la flore. Et puis, il y a cet homme d'affaires, tout bien et propre sur lui, en costard et chaussures cirées, qui -enthousiaste- s'en vient nous présenter le projet à sa Grande Echelle: Ce petit coin de nature me parait l'endroit idéal pour vous présenter "Gran Scala… un projet pharamineux, aussi bien dans ses coûts de réalisation (17 milliards d'Euros!) que dans l'ampleur du désastre écologique qu'il va créer.
"Les dimensions seront colossales !" dit-il.
Une larme.
Je n'ai même pas les mots, en vrai. Ca me tue. Ca me tue…
Mais il n'y a même pas que ça. Le béton. Le béton partout le long des côtes, qui sonne le glas sur une Espagne autrefois accueillante, naturelle, vraie. Une Espagne qui s'est trahie puis perdue. Le gout de l'argent. Du fric! Du Pognon! Construire, construire, sans limites, pour revendre plus cher ! Faire des bénéfices. J'ai l'estomac retourné.
Je vous laisse regarder ce reportage de Florent Tillon. Je vous laisse vous faire une idée. Votre propre opinion.
Mais si vous voulez avoir mon avis, je vais vous le dire: moi, j'ai pleuré.
J'ai pleuré de colère froide, de dégout, de désolation, de peur, d'angoisse même. J'ai envie de vomir. Je me sens oppressée après avoir vu ce reportage. Ces villes fantômes au milieu de nulle part, les tonnes de béton coulé/planté en pleine nature, les appartements vides, les rues désertes, l'éclairage et les supermarchés qui consomment et ne servent à rien, ni à personne. C'est flippant. Que se passe t-il dans ce pays? Que se passe t-il dans ces villes fantômes, qui sont ces quelques habitants qui vivent terrés dans ces habitations perdues? Se rendent-ils comptent, tous, de l'absurdité de ces constructions à perte, de ce projet Grande Echelle?
Du boulot, du boulot.. Oui! Mais de quoi défigurer à jamais leur pays, tuer leur identité, gâcher leur patrimoine, leur culture, leur environnement. Des millions de touristes, du fric, du fric, de l'irréel, du virtuel, du superficiel, tout faux, tout feint !
J'en frissonne de l'écrire.
Ce n'est pas possible… Il faut réagir!
Le reportage en français
Le reportage en anglais